vendredi 30 septembre 2011

ché! Buenos Aires...

Le souvenir que je garderai de Buenos Aires c'est surtout l'ambiance "bohème" de certains quartiers. San Thelmo, ses brocantes, son école de cinéma ; Abastos, "le" quartier de Carlos Gardel, mythe du Tango, plein de théatres, de cantinas ; et aussi "la Caminata" à la Boca, petit quartier d'artistes, et de touristes...



En venant en Argentine 10 ans aprés sa faillite économique, je pensais voir un pays qui a compris l'impasse de cette économie mondialisée. S'il n'est pas rentré dedans, il a dû voir de très près le fameux mur qui menace?
Même si le "saccage", comme dit F. Solanas, a surtout été rural, ce que j'ai constaté pendant ces quelques jours c'est surtout des prix qui s'envollent (souvent 2 fois plus cher que 5 ans plus tot), et les entreprises qui appliquent les bonnes recettes du FMI (par exemple de nombreux terrains agricoles ou urbains ont été achetés par des entreprises étrangeres, ou encore la "gestion du personnel" des société argentines, qui ont revu leurs méthodes) ...
Il y a heureusement, peut-être une cinquantaine, de ces entreprises, quelques fois récupérées, et autogérées (sans patron). Il y en a dans pas mal d'activités, de l'éditeurs et imprimeurs aux vêtements, en passant par le nettoyage, les radios, théatres, etc. Le plus emblématique étant l'hotel Bauen et ses 19 étages. L'important c'est que ça marche et le plus difficile est souvent de se convaincre que ça va marcher...

Les alternatives peuvent prendre des formes complètement différents.

C'est le cas de la comunauté des "12 Tribus" oú j'étais en "wwoofing" pour 2 semaines ("wwoof" c'est une organisation pour travailler dans les fermes biologique en étant nourri et logé).
Eux, pensent que cette Société est irrécupérable. Ils ne sont pas complètement déconnectés de leur environnement mais pensent que le salut ne peux venir que du Maître Yahshua ("vrai" nom de Jésus) et le plus important est de vivre suivant ses enseignements. Une forme de rastafari a aussi pris cette référence de la Bible mais ici c'est plutôt la danse circulaire hébraïque et les chants en espagnol qui sont pratiqués... A voir sur : http://www.docetribus.com.ar.
Typiquement, on nous réveille à 6h, aprés un verre de maté il y a un regroupement (mincah) à 7h pour danser et remercier le Maître, qu'il nous sauve du Malin, etc... vers 8h on déjeune (en général du riz avec du lin broyé). Et puis les femmes à la cuisine, au ménage ou avec les enfants et les hommes au jardin ou autres travaux (et pour faire les beaux légumes, pas besoin de la lune et autre vers de terre, puisque le Créateur est avec eux!). Tout le monde mange ensemble à midi et de 6 à 7 on prend sa douche pour être propre pour le deuxième mincah quotidien. On dîne et on va se reposer ou retourne travailler si besoin. C'est un peu répétitif, mais tout le monde est très gentil, on mange beaucoup, ils adorent les enfants.
Pour le Shabat, à la fin de la semaine, on se repose, ils font un peu plus la fête et il y a une séance oú ils font passer un grand verre de vin, et ceux qui ont réussi à vaincre leur démon peuvent boire, même pour les gamins de 3 ans...

Ça me fait penser au film "la belle verte", les habits sont d'ailleurs un peu pareils...
Tout le monde est bienvenu dans cette comunauté. Pour en être, il faut quand même être "connecté", et ça peut prendre des années, puis le prouver au quotidien. Et surtout il faut renoncer à tous ses biens, pour le Maître, au profit de la comunauté. Chacun est libre de choisir cette vie, mais l'autre aspect qui me rend septique c'est le rejet de toute autre pensée, religion, mode de vie, etc. à part la leur, seule façon d'arriver à l'illumination et au véritable amour (l'intolérance ne semble pas être incompatible?). A voir la FAQ du site français oú ils sont souvent accusés de sectarisme, c'est vrai que l'éducation est faites dans cet esprit d'endoctrinement mais il n'y a pas de gourou et chacun peut en sortir quand il veut.

Comme un présage biblique, je suis devenu berger... Pas vraiment une vocation.
C'est un deuxième wwoofing, chez Sergio.
J'ai d'abord essayé d'être sympa, en leur lisant Garcia Lorca, mais à part ingurgiter un maximum d'herbe, il n'y a pas grand chose qui intéresse ces 26 mémères (et c'est toujours meilleur chez le voisin).
Je simplifie, bien sur, et sans vouloir faire de "l'étologie de comptoir", c'est étonnant comme on peut transposer leur comportement avec celui des humains, tantôt vouloir être  indépendant, tantôt suivre la masse, face à l'inconnu, etc. Je ne pousse pas trop la comparaison, j'ai viendrais à défendre l'autoritarisme...
Bon, ça peut être très agréable aussi et puis je fais aussi jardinier, aide-cuisto, et autre bricolage... et les patrons sont bien gentils, eux.

dimanche 4 septembre 2011

Ultimatum !

Ecoeurant! Ils appellent ça un "traité de réciprocité". Depuis le 24 juin le Brésil ne renouvelle plus les visas français parce que la France le refuse aux brésiliens... Je ne sais pas ce que nos dirigeants débiles veulent mais même les italiens n'ont pas ce traîtement, alors que C. Battisti est devenu citoyen du Brésil...




Du coup, j'ai "expédié" le Mina Gerais, ses montagnes et les merveilles baroques d'Ouro Preto. Le sculteur/architecte Antonio Francisco Lisboa, l'"aleijadinho" (le petit blessé) est à l'origine de presque tout ce travail vraiment superbe. Même si on est réfractaire à cette architecture religieuse, c'est étonnant que son nom ne soit pas plus honoré.





 
A Rio, juste le temps de faire connaissance avec Mariza et Alamo, excellents amis cariocas d'Odile, d'apercevoir le Christ qui salue la ville (le temps d'une éclaircie), son pain de sucre et ses plages aux noms mythiques...





Direction Ilhabela, c'était à l'origine le but du voyage! pour revoir Biba et Mathias que j'avais rencontrés en Jordanie il y a 4 ans. Il n'était pas là mais il y avait de quoi s'occuper avec ses 3 adorables petites filles nées depuis!

Aprés, Sao Paulo, la mégapole d'Amérique latine. Je me retrouve Avenue Paulista, au milieu des tours, énorme boulevard avec ses hélicoptères dans un ciel violet...
Heureusement je retrouve deux paulistas vraiment sympathiques que j'avais rencontré au nordeste. Leur générosité et la soirée dans le café oú on joue le meilleur samba de la ville suffisent pour oublier l'image ultra violente se cette ville...



Trop vite, je sors donc du Brésil en passant par les chutes d'Iguaçu. Un endroit impressionnant, mais les allées bétonnées, le petit train et les 20 euros d'entrée c'est pas vraiment ma conception du Parc National...




Et me voilá donc à Buenos Aires. C'est Samedi, c'est désert, un peu comme mon programme pour la suite...