vendredi 30 novembre 2012

Nord du Pérou

Normalement on peut dépasser la durée de son visa au Pérou en payant 1$/j d'amende. Je n'ai pas spécialement envie de vérifier. L'autre préoccupation pour moi comme pour les autres cyclistes de la casa, c'est la pluie.
Aprés le départ d'Odette, je décide alors de prendre le bus pour retrouver la montagne. Le bout de panaméricaine au nord de Trujillo est d'ailleurs réputé pour ses voleurs. Depuis Lima ca fait à peu près 1000 km que je fais en transport. Le concept du voyage à vélo est assez "entamé", mais honnêtement je n'ai pas trop mauvaise conscience. Avec le vent contraire le cycliste qui va vers le nord est lui aussi assez défavorisé... et c'est moralement et physiquement pesant.

Mon itinéraire, de Cajamarca, bascule vers la région Amazonas et la frontière orientale de La Balsa pour l'Equateur.

Heureusement, la pluie m'épargne relativement et, avec la petite déception de la cordilière blanche, c'est peut être sur ces routes que j'apprécie le plus les paysages péruviens et le vélo. La région a aussi son intérêt au niveau arquéologie et naturel.


Je n'ai fait que 2 sites : Kuelap, une citée fortifiée pré inca. Un travail impressionant pour amener les pierres, mais ce qui m'a surtout étonné c'est que la cité n'est pas derrière l'enceinte mais au-dessus, c'est un grand mur de soutènement... L'accés que j'ai choisi, à pied, lui donne encore plus d'envergure puisqu'il y a plus de 1000m de pente raide, aprés la matinée de vélo.



La deuxième balade est pour aller voir la Gocta, 3è cascade la plus haute du monde (771m), un site magnifique et, pour y accéder une végétation luxuriante pleine d'oiseaux, coqs de roches et autres.




La suite du parcours, c'est du beau rocher, puis la forêt dense envahie les parois raides et plus loin des rizières. Avec les mototaxis, les grues blanches et les palmiers, on se croirait presque en Asie...







J'arrive à la frontière juste 6 mois aprés mon entrée mais écope quand même de 4$ puisque le visa donne en fait 180j.


J'aurais fait environ 2400km de vélo au Pérou, je pense 6000 depuis le début.

Et 200m aprés l'entrée en Equateur je dois déjà pousser le vélo ! L'ambiance est donnée, on m'avait bien prévenu que les pentes ici sont plus fortes, ca va être dur...

vendredi 16 novembre 2012

Cordilière blanche, blanche.

Le temps était déjà bien humide, mais en novembre commence habituellement la saison des pluies. Les magnifiques montagnes enneigées disparaissent alors derrière d'épais nuages blancs.
De même, ma deuxième semaine chez la famille a été un peu moins "limpide", mais toujours avec une confiance réciproque. J'ai pris plaisir à faire, entre autre, un grand plan de travail pour l'école.

Apres, j'ai reçu la visite de ma soeur Odette, sa troisième depuis un an... On a d'ailleurs fêté mon deuxième anniversaire de voyage...

Ca a été l'occasion d'aller voir le temple de Chavin. Dans un beau cadre, ces pierres semblent garder la puissante énergie des cérémonies de l'époque. Avec l'aide du cactus hallucinogène San Pedro, le shaman se retirait d'abord dans d'impressionnantes galeries souterraine de pierres. Puis, il faisait la cérémonie avec le son de ces gros coquillages et un étonnant système de canaux qui pouvaient reproduire le cri du puma, etc.


(le Huascaran depuis la cordillère noire)
A defaut de pouvoir vraiment randonner, je suivais la vallée du rio Santa a vélo pour retrouver ma soeur ponctuellement.

Quelques belles balades quand même, aux lagunes turquoises de Llaganuco, à Caraz, où on est montés dans la Cordillere Noire qui fait face a la blanche. Et l'étonnant Canyon Del Pato avec sa série de 37 tunnels.



La deuxième partie, c'est Trujillo. Surtout connue pour les ruines Chimú de Chan Chan, et pour la Casa de cyclistes de Lucho...
(huaca Arco iris)


Les arquéologues ont choisi de remodeler les motifs d'origine. Les énormes murs sont faits de briques de terre. Un travail assez appréciable, juste les protections au-dessus gachent un peu le plaisir.





Et puis il y a aussi Huanchaco. C'est une plage tranquille où des pécheurs vont encore pécher au filet sur des barques de totora (joncs).

 J'avais gardé peu de souvenirs d'un premier voyage au Pérou, il y a 12 ans, du coup ca faisait bien plaisir de voir cette tradition toujours vivante.