mardi 29 janvier 2013

Du coté de Mashpi

En Equateur la cordillière se sépare en 2 chaînes. Quito s'étend sur des dizaines de kilomètres dans cette vallée. Il y a pas mal de cyclistes, mais le choix en vélos d'occasion est bien faible.
Pour un peu plus de 300 dollars je m'en fait monter un, moins bien équipé et surtout moins beau que le précédent. J'espère que les voleurs seront moins tentés.

Pour essayer l'engin, j'ai justement un nouveau volontariat qui m'attend à 140km, de l'autre coté de la chaîne occidentale. Mashpi est à environ 500m(snm), c'est une zone de cultures intensive du palmier pour l'exportation des coeurs. La pluviométrie annuelle est de plus de 4m, on est justement en pleine saison et c'est impressionnant !

Agostina et Alejandro sont latinos, écolos et bien chévérés (cools). Ils ne sont là que depuis 3 ans et ne font pas de monoculture, avec plus de 150 variétés de plantes sur 4 ha (50 autres d'anciens paturages sont laissés en "auto régénération").
Les principales cultures sont : cacaos, bananes, palmitos, papaye, agrumes, etc. Pas mal aussi d'arbres "fixateurs d'azote" et d'engrais verts. Suivant le principe des 3M : matière organique, micro organismes et minéraux, ils utilisent plusieurs "recettes"de biol à pulvériser, notemment avec du bokashi et de la farine de roche. Un peu technique mais ils ont chacun une formation scientifique...


La grosse activité du moment c'est la fabrication de la chocolaterie.
Elle est en brique, carrelée, et avec pas mal de normes inspirées de nos industriels (portes alu,...). Il y a 2 macons pour monter et on est juste les aides.

Il y a aussi du cacao à récolter, pour gouter le chocolat il faudra revenir...

(avec Vanessa, l'associée allemande)

La famille d'Agostina vit aussi dans la région et, comme eux, sont assez politisés. Et même dans ce petit coin tranquille il y a toujours à défendre ses intérêts, face à la minerie, au projet de centrale hydraulique, etc. (un couple d'amis vont se faire expulser perdant une collection de plus de 500 fruitiers du monde).


Dans 3 semaines c'est aussi la réélection du président Correa.
Ils défendent ici plutôt le candidat Acosta, auteur de la constitution de 2008. Elle reconnaît entre autre les droits des peuples natifs et la notion de sumak kawsay, qui est le "bien vivre", critère primant sur la croissance du PIB.
Malheureusement la nature n'a pas le droit de vote...



lundi 7 janvier 2013

de la fin ... au milieu du monde.

A tous les survivants de 2012, je souhaite bonheurs, courage et modération pour 2013.

Pour finir l'année, je suis remonté vers Quito pour retrouver Guillaume, Anne et Enzo, 20 mois aprés...

Piéton, je commence en stop vers Cuenca. C'est la troisième ville du pays mais je l'ai trouvée bien agréable.

Pour le 21, j'espérais une cérémonie aux ruines d'Inga Pirca, les plus importantes du pays, mais les new ages du coin devaient certainement être allé au Guatémala...

Par contre pour préparer Noël, les petits "quitéños" étaient bien là , c'est le traditionnel Pase del niño.
Déguisés en anges, en roi mages, etc. ils défilent jusqu'à l'église pour une crêche vivante.
Mais la crêche "miniature" est aussi une institution ici et tous les matériaux sont bons : bouteilles plastiques, circuits imprimés, paille toquila (des fameux chapeaux panamas), coquilles d'oeufs, chocolat, etc.


A coté de ça, l'Equateur, et Quito en particulier, offrent un art visuel intéressant.
Le peintre Guayasamin d'abord m'a impressionné, mais il y avait aussi une très bonne expo de graphistes contemporains.
Et le cinéma se développe bien dans ce petit pays. A l'automne dernier un festival parisien l'a d'ailleurs présenté (http://umafilms.wordpress.com/diffusion-2/deuxieme-semaine-du-cinema-equatorien/). J'ai vu par exemple "Que tan lejors" (en v.o. c'est même documentaire), "Black Mama" (expérimental, et réussi!), "Ratas, ratones y rateros" (l'Equateur qu'on ne voudrait pas...) et d'autres bons docus.

Et, retardés par une douane trop zélée, je retrouve enfin les amis guyanais.

On descend d'abord vers l'autre "vallée sacrée" (traduction de Vilcabamba en quechua).
C'est là qu'on passe le nouvel an. Ici on dit plutôt "passer la vieille année" et la tradition, comme dans tout le pays, est de faire des manequins qui représentent les misères qu'on a envie d'oublier, souvent accompagnés d'un petit texte. A minuit tout ça finit dans des grands feux de joie, en plein milieu de la rue !


Ensuite on a juste le temps de faire un petit tour, mais bien dépaysant, au volcan Quilotoa et son beau lac intérieur.


La remontée vers Quito est aussi bordée de volcans mais les nuages nous gâchent un peu le plaisir ...



Un grand merci et bravo à Anne et Guillaume qui ont bien géré ce trop court séjour avec le petit Enzo.