mardi 31 juillet 2012

arac et arata

Ne me décidant pas à partir, je suis resté. Et même si les journées ne sont pas très passionantes, le temps passe vite et je n'envie pas les touristes qui passent par là, encore plus vite... Alors je positivise le travail, bénévolle, que j'aurais refusé en France, même payé. Aprés tout, je préfère faire de la démolition "écolo" que de la construction "crado" : d'une petite maison en adobe, pierres, bois et tuiles, il ne reste que quelques poignées de clous, le reste retourne à la Pachamama...
 
Ce mois de juillet c'est aussi le moment de semer les pommes de terre. La région est réputée pour le maïs, mais avec ses centaines de variétés, la patate est l'aliment du Pérou! et ici on en mange vraiment à chaque repas.
 
Il y a d'ailleurs une danse pour l'honorer qu'ils font à cette occasion. Mais surtout le travail ne peut commencer sans un petit cérémoniel à la Pachamama où on lui offre notemment de l'alcool.
 
Héritage inca (?), ce sont des travaux collectivement et avec des taureaux impressionants pour ouvrir et refermer les sillons. La déception c'est que, à part en montagne, toute la vallée est passée aux semences hybrides avec des engrais chimiques en plus de celui des animaux (le compost de cuy souvent, c'est petit mais ça chie beaucoup ces bêtes). Le boulot se fait au rythme tranquille des taureaux, toujours bien arrosé, hydromiel maison ce jour là et beaucoup de chicha...
 
 
On ne le voit pas en simple visiteur, mais la chicha est un autre "aliment" très important ici. C'est un genre de bière de maïs traditionellement, plus ou moins fort, qui se fait dans les maisons. Quand il y en a, la chicheria est repérée par une grande perche avec un du plastique rouge en boule au bout.
Le maïs est germé, broyé, cuit dans une grande marmite en terre. Certains y mettent du houblon ou encore de l'alcool, chez Romélio on y rajoute souvent du miel, c'est encore meilleur.
 
J'aime bien aller la chercher, pour l'ambiance de la maison sombre et enfumée, mais la mamita donne toujours un verre "pour donner des forces" (le verre vaut 1,5soles, il fait déjà 1/2L, et les 4 sont à 2soles...).
 
 
Comme on est dans la cuisine, je fini avec une petite sauce pour accompagner, la sauce ocopa : du poivron jaune, des cacahuètes, un peu de fromage, des biscuits apéritifs, feuilles de huacatay, oignon, ail, huile et sel. On mixe tout ça et c'est prêt.
 
 
 

dimanche 1 juillet 2012

solstice à cusco


Plus que le sentier lumineux, ce que je voulais éviter au Pérou, c'est la traversée des Andes en hiver.
Pour rejoindre Lima il me faudra les traverser (environ 1400km et 11000 à 15000m de dénivelé positif !), mais surtout les montagnes blanchies des alentours me rappellent que le mois de juin c'est bien l'hiver ici...
Du coup je prends le temps d'apprécier l'hospitalité de la famille de Romélio, même s'ils parlent souvent en quechua. J'espérais aussi participer à l'organisation du festival de kokopelli, mais ils préfèrent apparement rester "en clan".
Et cette période du solstice, c'était quand même la plus grande fête pour les Incas avec l'Inti Raimi, qui regroupait les plus importants personnages des 4 suyos (régions) de l'empire pour honorer le soleil.

Je commence le mois par le pélerinage de Qoylloriti, une montée au glacier Ausangate (vers 4800m mais il est aujourd'hui un peu plus haut) pour honorer les Apus, esprits de la montagne.

Il y a un grand syncrétisme avec le catholicisme et aussi une récupération mercantile, on peut y acheter des dollars pour "acheter" sa maison, un faux notaire fait même des actes de propriété, il y des faux diplomes, des voitures minitures et autres "chinoiseries" en tout genre...
Ça reste quand même impressionant, tout ces danseurs, et par le nombre de pélerins, je suis monté à 3h du matin et c'était déjà une caravane inintérompue jusqu'en haut!


Pour le solstice du 21 je n'ai pas pu assister aux cérémonies plus traditionnelles (il y a d'ailleurs tout un rituel avant, avec jeûne, aucun feux, etc. que je n'ai pas fais) et me suis "contenté" de l'Inti Raymi grand public à Cusco. Très grande participation, en danseurs et public. On ne comprend pas vraiment puisque c'est en quechua, avec beaucoup de symboliques mais ça reste un bien beau spectacle dans le cadre impressionant des ruines de Sacsayhuaman.


On a aussi eu la version locale dans les ruines d'Ollantay, surtout sympathique pour être la sortie familiale du mois.


Dernière petite fête, avec l'anniversaire de Romélio. Cuy au menu (du cochon d'inde), grande beuverie et musique jusqu'à tard...



On travaille quand même un peu, toujours un peu de menuiseries, des manutentions et autres travail de la ferme.






Je ne pense quand même pas y rester jusqu'à l'été, derrière les Andes, il y a le Pacifique, qui me tente aussi.