vendredi 23 mars 2012

La paix et le soleil



Même si La Paz grouille de monde, comme toute grande ville, on se retrouve facilement dans des coins tranquilles, des marchés pleins de couleurs et il y a aussi une petite vie culturelle intéressante (ciné alternatif, radio et café féministes, etc....)



Pour moi, la qualité d'un lieu est aussi trés liée à l'"hébergement", et à la maison des cyclistes on est presque chez soi... Tant mieux, puisque mon temps à La Paz dépend aussi celui que mettrons mes courriers à arriver...


C'est l'occasion de sortir un peu, en charmante compagnie, vers Sorata d'abord, une petite ville tranquille dans un décor superbe...

Et puis aussi vers le mythique lac Titicaca et son île du soleil, où serait née la civilisation Inca. Il en reste bien quelques ruines, des "terrasses" pour les cultures, mais surtout, l'atmosphère et les paysages portent quelque chose de très émotionnants.



Juste un petit retour à La Paz, où il y a toujours des manifestations dans les rues, des médecins aux cultivateurs de canne à sucre, des anciens militaires aux marches d'indiens qui viennent de tout le pays... les rues sont toujours remplies.
L'état est dit "plurinacional", en général Evo Moralès n'est pas vraiment critiqué, mais ça n'est pas évident de satisfaire tout le monde...


Bref, je repars, cette fois avec Inti Illimani. Cette association, qui existe aussi dans d'autres pays d'amérique latine, est encore dépendante financièrement de la maison mère en France, mais pour le reste est bien organisée et travaille dans un bon esprit.
Inti, c'est le soleil, et l' Illimani, la montagne qui domine la ville.
Ils  font des cuisines solaires et, comme souvent pour les idées simples, ça me paraît une évidence, surtout ici.

La fabrication des éléments est quand même rigoureuse, le montage d'autant plus simple...
mais surtout on y fait une cuisine excellente et diététique! entre cuisson à la vapeur et au four... Cette "boîte" sert aussi à garder les plats au chaud ou finir la cuisson en douceur puisqu'elle est isolée avec de la laine de mouton (brute). Très enthousiasmant donc, et tout le monde y gagne, les populations, qui économisent le gaz et le bois, la planête, et par exemple une association de grands brûlés d'Oruro était très intéressée puisque le kérosène fait des ravages avec la cuisine au bois.

De nouveau à La Paz, j'espère reprendre vite la route, quitter un temps l'altiplano pour travailler avec une autre association qui protège la forêt entre autres...

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Creo que lo que guardaré de La Paz son los movimientos sociales cotidianos pero tambien sus calles llenas de mercados coloridos.
Cerca de La Paz hay muchos lugares hermosos. Fumos, con una amiga, en Sorata, un pueblo muy tranquilo y con lindas paisajens. Y despues para la Isla del Sel en el lago Titicaca, un passeo inolvidable con el ambiente de los primeros Incas. 
En la ciudade, tambien hay una asociacion muy interessante "Inti Illimani" que hace cocinas solares. Fui con ellos 4 dias para un pueblo. La montagem del horno es interessante y se hace una comida muy rica. Con la economia de leña y de gaz y el aspecto ecologico, estuve encantado con este sistema!

mercredi 7 mars 2012

Le "lac" d'Uyuni

  
Mon w.e. de plus à Potosi est l'occasion de voir, dans un stade rempli, les milka, pardon les Real de Potosi jouer contre les strongest de La Paz. Le club de Potosi est le meilleur du pays, ils ont d'ailleurs gagné 2 à 1, bonne ambiance.
L'autre événement du jour c'était la clôture du Carnaval. Une foule sur 3 ou 4km, des petites "cantines" improvisées, un peu de défilés quand même et des mètres cubes d'eau balancés, c'est la tradition... dans la ville, des camions plateaux et picks up transportent des jeunes toute la journée pour ce petit jeu et ce jour-là tout le monde le "prend" de bonne humeur, même les policiers sont fair play!

A la sortie de la ville, une dernière pensée pour les mines avec les usines qui trient les minerais et recrachent cyanure er autres cochonneries. Mais il y a sur la route vers Uyuni d'autres chercheurs armés de pioche et de burin qui espèrent trouver le l'argent (et aussi du monde pour les aider à piocher...).

De l'argent il y en aurait aussi à Pulacaya, dernier village avant Uyuni où d'anciennes mines, fermées depuis 1/2 siècle, ont été réouvertes mais avec des moyens matériels plus adaptés pour la santé. L'endroit garde quand même l'ambiance et beaucoup d'installations d'époque. Et puis on y arrive par une piste bien raide de terre rouge, la route vers le salar n'étant pas terminée. C'était pour moi la fin d'une bavante puisqu'on m'avait dit que j'aurais une ville à 90km, alors que j'ai dû en pédaler 125 pour y arriver! (l'eau en Bolivie étant soit polluée soit chère, j'avais prévu juste).

On monte encore un peu et, de là déjà un superbe panorama sur le salar, avec des reflets orangés.
La ville n'est pas extraordinaire (surtout connue pour son cimetière de trains), la véritable entrée pour le salar est à Colchani.
Les dizaines de 4x4 chargés de touristes sur la piste contrastent avec la pauvreté du village.

Je me lève aux aurores pour enfin découvrir ... un lac! Avec toute la pluie qui tombe en ce moment même les 4x4 ne peuvent y entrer. Petite déception, le paysage est tout de même magnifique. Et puis il y a d'autres choses intéressantes ici. Plusieurs maisons et 3 hôtels sont faits avec du sel. Le bilan écologique pour recevoir des touristes n'est pas forcément bon, mais pour l'intégration au site, les matériaux naturels et la qualité architecturale, c'est excellent! (d'autres architectes utilisent le sel, comme Luìs Torrico, pour faire des hôtels à 160$/m2...).


La remontée vers Oruro est en grande partie de la mauvaise piste. Mais, aprés 50km ce qui va me faire "péter les plombs" c'est le vent. Depuis l'entrée en Bolivie, il est invariablement du nord et de l'ouest, et moi je vais vers le nord et l'ouest!
Ce vent sape le moral et les jambes, à 2 on peut lutter, seul il n'y a qu'à baisser la tête et se résigner.
C'est donc assis sur 35 tonnes de sel que je continue. Par contre je n'échappe pas à la poussière rouge et la pluie qui se transforme en piscine saumâtre...
La femme du chauffeur me laissera tout de même sa place pour terminer, on est toujours sur l'altiplano, entre 3500 et 4000m et les nuits sont très fraîches.

Oruro n'étant pas très intéressante, je cherche un hébergement gratuit, notement des policiers me parlent d'un ordre d'hébergement dans n'importe quel hôtel (!). Je suis à la limite de l'outrage quand il me sort une ridicule "autorisation", payante, aprés des heures d'attente...
En repartant de la ville, il y a une petite "réplique" du fameux carnaval.
Et, dès la sortie, de nouveau le vent et la pluie, je suis limite deuxième "pétage de plombs" mais là c'est asphalté, je me calme et je repars.
Le soir il y a une  fête de village pour le retour d'un militaire. Ca boit beaucoup, par contre c'est étonnant comme les gens mangent peu et mettent des kilos de nourriture (et de boisson) dans des sacs plastiques, pour plus tard... (ça se fait aussi en ville, dans les marchés).


Le lendemain, après 80km de vent défavorable et une averse tout ce calme, j'en profite pour faire 55km de plus!

L'arrivée sur La Paz est impressionante, un beau point de vue à plus de 4000m pour descendre d'environ 800m...
et on m'indique une maison de cyclistes, je crois que cette ville va me plaire.