Chez Robertito (avec son accent chantant il met cette terminaisons amicale partout) on devait monter des murs en adobe. Avec le mauvais temps, c'était plutôt pelle et pioche et un peu de menuiseries à retaper. Il aurait voulu que je reste quelques semaines et puis m'accompagner jusqu'à la Bolivie (Roberto adore le vélo), mais l'envie de passer cette frontière était trop forte...
Une rencontre bien agréable pour en finir avec l'Argentine, même s'il a fallu bien insister pour être payé (j'étais près à taguer "menteur voleur" sur la devanture de sa boutique...)
Pour passer en Bolivie, un pont, 3 drapeaux*, 2 tampons, et basta.
(*la Bolivie affiche officiellement le drapeau Wiphala des peuples natifs andins)
J'aurais fais à peu près à 1800 km en Argentine.
De l'autre côté, toujours du mauvais temps avec un vent surtout du nord, toujours des gens et des paysages sympathiques, ça monte et ça descend un peu plus mais toujours de la belle route! Et oui, ce tronçon, goudronné jusqu'à Potosi a été inauguré il y a peine 3 mois. Il reste bien quelques kilomètre sans asphalte, pour mieux apprécier la différence.
Pour l'hébergement, je prends un abonnement dans les paroisses, un pasteur évangéliste, un missionnaire équatorien, et même un padré homosexuel...
A Cotagaita, Silvio (l'équatorien) est très ouvert et disponible, en plus c'est une période de fêtes alors je me pose pour 4 jours.
Les fêtes, c'est notemment le jour des "comadres", pas vraiment les comères, plutôt les "marraines", et les enfants du kindergarten nous ont fait un petit défilé bien joli.
La grande fête c'est bien sur le Carnaval, celui d'Oruro est l'un des meilleurs du monde, et là, un costume coûte souvent 5 ou 6000 $ pour ne servir qu'une journée! Allez faire un tour sur you tube, même s'il n'y a pas de commentaires sur les différentes corporations, on est souvent loin des clichés boliviens!
Même s'ils sont pauvres et plutôt discrets, les boliviens peuvent dépenser un gros budget pour les costumes de fête.
Ici, même dans les petits villages, il y a toujours une grosse caisse et quelques joueurs d'anata, la flûte traditionnelle pour faire danser, même si ça ne sonne pas toujours bien mélodique.
En cette période, le religieux catholique se mêle à d'autres syncrétismes. Ici la divinité originelle c'est la Pachamama. C'est l'occasion de lui rendre hommage avec la ch'alla. On arrose d'alcool et décore ses biens avec des fleurs, cotillons, fruits, maïs, etc. Evo Moralès a "béni" son avion présidentiel, mais en géneral, on décore sa voiture et autres objet du monde moderne (!).
En remontant vers Potosi, la grosse pluie menaçant, je cherche à me mettre à l'abri à l'entrée d'un village et je me fais inviter pour une réunion d'"autorités" qui font la ch'alla. Un bol de chicha (boisson fermentée à base de maïs) dans un main avec un verre de cet alcool dit "potable", mais infame, à 96 degré dans l'autre. Et "il faut boire" pour faire tourner le bol, et on me ressert encore plus parce que j'en donne trop à la Pachamama... et puis les colorants des confettis se mélangent à la boisson. Ca dure des heures, je me sens coincé dans cette beuverie espérant juste que la pluie se calme et que les feuilles de cocas suffiront à me remplacer le déjeuné qui est passé depuis longtemps. Heureusement, on danse et je joue avec le seul gamin, aux dents défoncées et au rire douteux.
La fête se termine quand même, je décline la proposition d'hébergement (ils m'auront quand même demandé de les aider financièrement) et dans un état pitoyable j'espère encore m'avancer sur la route mais doit me réfugier dans une maison abandonnée qui a surtout dù loger des chèvres ces derniers temps.
La montée vers Potosi est glacée, toujours avec la pluie ou les nuages, et le ventre pas bien remis. L'arrivée, vers 4330 m d'altitude, est plutôt glauque avec les mines et les habitations de briques délabrées, bien loin de l'image prestigieuse de cette ville qui a enrichi de ses lingots d'argent les plus grandes villes du monde au XVIè siècle.
C'est impresssionant de trouver une si grosse population à cet endroit (plus de 160000 personnes), surtout que l'exploitation des mines n'est plus rentables. Elles appartiennent à l'Etat mais les mineurs se sont organisés en coopératives pour "s'auto exploiter", avec des conditions de travail inhumaines de chaleur, poussières toxiques et physiquement. Le tout est entretenu par un réseau d'agences de tourismes qui te disent que visiter Potosi n'a pas de sens si on ne va pas voir les mines. Moi je me dis que perdre son temps à Potosi n'a pas de sens quand on visite Sucre, la capitale officielle (à 3h de bus vers l'est), bien plus belle, tranquille et culturelle, et ses villages indiens qui semblent bien intéressants.
Malheureusement mon trajet va vers l'ouest, j'ai laissé mes affaires dans une paroisse douteuse de Potosi (dortoirs pour 30, à 0,6 euros la nuit, et tout le monde dehors à 6h du matin!). Je "rentre" frustré.
Mais comme tout n'est jamais blanc ou noir, en partant ce matin un homme me dis qu'une auberge accueille gratuitement les cyclistes, je vais voir, c'est l'occasion de me réconcilier un peu avec Potosi...
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El tiempo sigue malo, pero fuy bueno estar unos dias con Roberto antes de salir de Argentina.
El paso de la frontera es muy sencillo y la ruta para Potosi esta casi toda con asfalto hace poco tiempo.
Para hospedarme, tuve suerte con las iglesias. En Cotagaita, el padre Silvio, fue muy agradable. Es un periodo de fiestas : los niños del kinder garten celebran las comadres, en todos los pueblos hay musicos para Carnaval, pero el mas importante esta en Oruro. Tambien se agradece la Pachamama (madre tierra) con alcohol, flores y otros objetos simbolicos. Tuve una experiencia un poco mala en un pueblo porque se oferece chicha y un alcohol muy fuerte a la tierra, ¡pero tambien se bebe mucho!
Sigo todavia el camino, para Potosi, mas de 4000m. La ciudade muy famosa no me encanta. Sucre, la capital, parece muy mas interessante, pero con tiempo y encontros siempre se aprecian mas los lugares.
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