Et ça commence d'ailleurs avec une histoire de bouffe, pour Paques il y a un plat traditionnel en Guyane, le bouillon d'awara, c'est une tambouille à base du fruit de ce palmier qu'on mélange à du poisson boucané, des queues de porcs, de la volaille, crevettes, légumes et encore une vingtaine d'autres... mais je ne suis pas à l'hospital depuis tout ce temps! la tradition dit aussi que celui qui en mange reviendra en Guyane ou y restera. D'où le fatum (pour justifier la cohérence du propos avec le blog)...
C'était très bon, mais le coin (du coté de Régina) vaut aussi le détour. Je suis du coup resté chez Odile, une amie, d'amie d'amie qui est devenue une amie... Mais le long de la piste, on croise encore un florilège de personalités : un chocolatier passioné de la forêt, un fils de mercenaire du Gabon qui va élever du zébu, un libertaire rasta avec son jardin et ses histoires, des menuisiers et sculteurs, des professeurs/pompiers/militants (pour rappeler aux politiques que la création de parcs naturels ça sert à protéger notre environement!), des brésiliens, créoles, indiens etc. bref, je schématise mais c'est sympathique et des fois le futur devient une notion un peu floue. odile viens même de me montrer le travail d'un voisin dont la femme veut faire l'élevage d'animaux sauvages, et lui en rêve "différement" (http://www.flickr.com/photos/25328771@N07).
Il faut dire qu'odile est un peu accro du net, elle nous a trouvé récemment un petit film étonnant qui nous explique comment on fabrique l'argent. "on", c'est bien sûr les banques, alors diffuse le film (et boycotte les banques!)
http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_l-argent-dette-de-paul-grignon-fr-i_news
et justement en Guyane il y en a, de l'or, c'est intéressant de savoir comment ça se passe, du moins comment je l'ai compris. Il y a plus d'un siècle, d'énormes engins draguaient déjà l'alluvion. Rareté du caillou? le fait est que depuis 10 ans le cours (24HGOLD) a augmenté de 319%! Depuis quelques années une réglementation a cadré l'exploitation pour mieux gérer la forêt, les cours d'eau et les villages amérindiens qui en vivent. C'est surtout le mercure qui fait des ravages dans la chaine alimentaire et qui est maintenant interdit. Mais, il y a les méchants clandestins brésiliens qui viennent piller nos richesses sans respecter aucune de nos lois, ils amènent en plus le traffic d'armes, de drogue et la prostitution... et plus nos braves militaires les traquent, plus ils remontent dans la forêt (ce qui augmente la surface polluée). Bien sûr, il n'y a pas que ces garimpeiros qui sont coupables, le gouvernement brésilien ferme les yeux sur le "blanchiment" de ces tonnes d'or et coté guyanais, il y a justement une "exception" législative qui fait que toute la production, légale ou pas est finallement mélangée et quasi toute expédiée vers l'hexagone... alors à la prochaine st valentin, pense aux pauvres aïmaras, aux enfants wayampi ... et boycotte l'or!
Voilà pour le coup de gueule.
Coté activité, en 68, odile jettait des pavés pour défendre l'automation, en gros : tu travailles si tu veux et les machines feront le reste. Et pour moi elle ne manque pas d'idée, une cabine de téléphone devient chiotte sec, un pont chinois pour enjamber la rigole de l'eau de pluie, un couvercle pour le puit, ou des jouets à retaper...
Voilà, je partais pour passer la Paques au Brésil, et comme dans les écritures, je décollerai un mois plus tard. Bon, j'arrête de me prendre pour un autre, et j'enlève cette barbe...
(Jésus aurait dit "Noli me tangere", ne me touche pas, à Marie-Madeleine le jour de ça résurrection, c'est quand même plus subtil que le "casses-toi pauv' con", essayez!)
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