lundi 20 juin 2011

Oí! ... Brasil

A peine débarqué à Oyapoque, je prends la route vers Macapa. Une partie est en piste et avec la pluie, il y a des trous impressionants, voire des "embourbeillages" (là ça ne passe plus) on n'en sort qu'avec un gros bulldozer à chenilles qui traine lamentablement des "guirlandes" de gros 4x4, les cars, etc. on a même eu un camion avec 2 citernes tirés par le bull, lui-même tiré par son pote avec sa citerne d'essence, et ça fumait dans la bouillasse!

Après ça, Macapa était plutôt banale, pour l'anecdote on est pile sur l'équateur. Et on a le choix entre remonter l'Amazone ou redescendre sur Bélèm...


Le bateau a un profil sympatique mais c'est surtout les hamacs multicolores qui remplissent tout l'espace à bord qui en font le charme (les cagettes, c'est l'inévitable wassaí, chargé en route).
Moi j'avais un peu plus d'espace que les autres, mais c'est normal, sans savoir je m'étais installé juste au dessus du moteur! (et on l'entend bien le cumins diésel...). Il y a 24 heures de traversée dans un dédale d'îles, on s'imagine sur une rivière, c'est quand même l'embouchure de l'Amazone, et quelques barges avec d'énormes grumes rappellent la triste réalité de la déforestation.

Bélèm est une ville très occupée. A 6h, le port du fameux marché "ver-o-peso" ressemble déjà á une fourmilière. Et le plus hallucinant c'est de voir les gars charger des tonnes de marchandise dans les bateaux, tantôt avec des chariots, tantôt sur la tête (les sacs de 50kg de ciment par 2, en courant, et avec des tongs évidement). Moi je me sentais plus d'affinités avec le charpentier qui retapait un bateau. le compas et l'herminette, c'est plus cool... (ici j'arrive déjà mieux à discuter avec les gens, mais ça n'est pas encore évident).
Le nord du Brésil est réputé pauvre, mais j'ai trouvé que Bélèm est plutôt propre, sûre, et il y a même un vrai effort de démocratie participative. Avant "La Commune" française, la ville à vécu le même genre d'expérience, appelé le cabanage, plus de 30000 morts, ça marque...
Ce qui est dommage c'est que l'évolution de la "cité" a fait que les universités sont complètement extérieures et du coup l'ambience et la vie culturelle sont un peu limités.
Comme c'est la période des fêtes "joaninas" (de la saint jean), je continue vers l'île de St Luis do Maranhão.


Lá, il y a autre chose...
d'un coté, le délabrement majestueux des rues, l'amnésie volontaire pour une certaine culture africaine, l'exode vers la ville nouvelle... Mais l'âme est encore lá.
D'abord, le gentil folklore très populaire du bumba-meu-boi, et puis il y celui des "maisons"...

Dans la "casa das Minas", il y a une soixantaine de vaudous, c'est matriarcal et pour la fête du "Divino Espirito Santo" qui vient des Açores, il y a tout un rituel entre le catholicisme portugais, les rites du Bénin, le tout mis à la sauce brésilienne... Les vaudous ne sont pas appelés pour cette fête, mais l'énergie qu'il y a dans les tambours et les chants est vraiment bonne.
Là, j'ai mis le pied dans le cercle universitaire du docteur Ferretti...
Ses étudiants sont vraiment passionés puisque leurs études portent sur leur pratique. Du coup, grâce à Isabell, j'ai pu passer 2 jours dans "l'antre" du Santo Daime.
L'historique est intéressant (je mettrai un lien, mais il y a pas mal de choses à voir sur le net), la pratique aussi.
Le "daimé", c'est l'ayhuasca, boisson faite de 2 plantes (liane et feuilles) que le Brésil a eu l'intelligence d'autoriser uniquement dans le cadre des pratiques religieuses. On ne la consomme pas comme chez les indiens d'Amazonie, syncrétisme oblige, elle est bue en communion pendant une nuit de chants et de danses en hommage a Dieu, au Daime, et aux enseignements du "padrinho".
Moi je me suis évanoui au bout de 10 minutes et puis plus grand chose, alternance de périodes bien éveillé et de "comatage", pour eux j'ai été un peu touché par la Grâce, ça n'était jamais arrivé depuis 5 ans que cette maison (la "fraternité colibri") existe .
Le lendemain, il y avait la quadrille, la communauté danse alors avec un enthousiasme très brésilien...
Aller, je remets ça la semaine prochaine...

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