mercredi 6 juillet 2011

Emotions du Maranhão


(désolé pour les photos, mon appareil était déjà "aveugle", il est devenu aussi amnésique pour les 10 derniers jours...)
Heureusement, il y a Marcio, son travail est simplement magnifique : http://www.marciovasconcelos.com.br/


G. Lapouge avait écrit que Saint Louis est peut-être la plus belle ville du monde. Le Maranhão est en tout cas très attachant,
et certains mots y prennent tout leur sens...

Ma deuxième cérémonie du Daime a été une expérience "hallucinante". Se poser, sentir son corps et puis la tête s'ouvrir sur un monde infini... On dit que boire l'ayahuasca permet une forme d'introspection, ce que j'ai vu était un univers ultra coloré qui me faisait penser à un chapiteau de cirque! (j'ai pas trouvé d'interprétation?), en même temps très détaillé et très découpé comme une carte de voeux qui s'ouvre en relief, démesurément ...
Chacun le vit différement, mais tous ressentent un bien être et je pense que, même si c'est un "paradis artificiel", on en garde une vraie sérénité un peu comme par la méditation (en bien plus facile!). Les réactions ont l'air tellement alléatoires, je ne sais pas si ça peut vraiment servir en thérapie (pour moi la réalité était bien nette quand j'ouvrais les yeux).
Avant la fin des effets on est retourné chanter et "danser", c'était très simple mais très chargé spirituellement.



Les fins de semaine, la ville est déserte, une des possibilité est d'aller d'un autre coté de l'île. A Raposa, on se retrouve assez facilement à pêcher, préparer et manger les délicieux poissons et crevettes, nager, etc. avec les gens du coin.
La technique est assez simple, des perches sont plantées dans l'eau, d'abord alignées. Le poisson, qui y trouve des petits crustacés avance et se retrouve prisonnier dans un "enclos" (vu de dessus ça ferait un double parapluie). Il n'y a plus qu'à le récupérer le matin avec un filet. Et comme la marée monte facilement de 4 mètres, ceux qui restent "prisonniers" n'ont qu'à attendre un peu pour en sortir...


Difficile de faire des transitions, bon

je voulais parler d'un des problèmes récurrents du Brésil, celui des sans-terre. Les quimlobolas sont les noirs descendants d'esclaves qui se sont installés en communautés. Ils cultivent des terres depuis des générations mais comme maintenant tout doit avoir une propriétée, les conflits sont courants.
En fait, la communauté "Piqui da rampa", que je suis allé visiter, n'a pas ce problème grâce à un document du temps de l'esclavage qui leur attribuait ces terres. Il y a là une petite centaine de familles qui vivent du maraîchage. Ce qui m'a d'abord marqué c'est l'acceuil, un vrai comité, et puis nourris, logé, étant entendu que je ne devais rien. Deuxième étonnement, la visite,  la "propreté" du potager, des belles ligne, une terre bien travaillée, système d'arrosage goutte à goutte, etc. En fait, comme tout dans ce pays, passé, présent et avenir, (même local et mondial) se mêlent. Ils ne font plus de brûlis et fertilizent généreusement (je ne suis pas chimiste, mais ils insistent sur le fait que la culture est bio...). En tout cas il y a un mode de vie vraiment sain, les enfants sont très respectés et il y a un esprit communautaire étonnant, la cohésion, la répartition du travail et de la production... Un regret quand même, mais là c'est dû à la "généreuse Banque Mondial", à propos des maisons, le torchis et la paille sont peu à peu abandonnés pour la brique.
Si la culture des quimlombolas se dilue un peu dans la mondialisation, les tambours de crioula résonnent bien fort, j'ai d'ailleurs eu droit à une belle démonstration pour mon départ. Et les jeunes, avec une bonne énergie, ont gagné le concours de quadrille de Vargem Grande, la grosse ville du coin.



Sinon, en début de semaine j'ai eu une grosse déception. Je devais commencer à travailler chez un charpentier naval, par manque d'argent le bois n'est toujours pas arrivé et je ne peux pas attendre indéfiniment.
"Attendre" est quand même relatif, il y a de bonnes raisons de rester encore un peu...

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