jeudi 4 août 2011

Olinda, linda

Olinda c'est un peu le bout du (nouveau) monde, mais on m'avait assuré qu'elle vaut le détour.
Elle fait partie des privilégiées inscrites au Patrimoine de l'Unesco pour ses églises baroques, mais elle mérite son nom (ô! jolie!...) par les couleurs et les artistes de rue. On y ferait d'ailleurs le plus beau carnaval du pays ...


C'est aussi le pays du maracatu. Dès le premier jour, je me suis retrouvé dans un cours, bien vite largué, vu mon sens du rythme et ma mémoire! Des bonnes vibrations quand même au milieu des tambours... Le maracatu est plus ou moins lié au candomblé, certains attachent plus d'importance au coté spirituel, mais dans ce groupe, ils séparaient bien la partie musicale.

Le coco est plus abordable, comme danse. C'est Romain qui m'y a emmené, avec d'autres fêtards. Un petit coin de rue, une fontaine de cachaça, quelques instruments et une bande d'"anciens" pour secouer la populasse jusqu'à tard dans la nuit. Un bon brassage, comme pour le carnaval, tous en rythme dans l'allégresse et la sueur...

Clin d'oeil à Solène avec les catadores qui sont partout, à trier les poubelles 
Romain est là pour étudier les politiques de la ville par rapport aux favelas, parce que juste à coté, la grosse ville avec ses tours et ses 1,3 millions d'habitants c'est Recife. Et là, en gros 50% de la population vit dans plus de 200 favelas réparties dans la ville...! Le but est déjà que chacun, dedans et dehors, soit conscient des besoins de changement pour harmoniser tout ça sans stigmatiser... Moi j'ai juste fait une petite visite, avec un père franciscain comme "sésame", dans la plus grande (30000 personnes), elle est réputée dure mais "autorisée". Cette visite n'est pas représentative mais les gens rencontrés m'ont donné une image loin des clichés que j'avais puisqu'il y a : électricité, eau courante, réseau d'égouts, commerces et pas d'impôts... on m'a même ramené à la pousada en voiture climatisée! Pour autant si les personnes ne craignent pas dans leur favela, ils n'iront pas seuls dans une autre. Le prêtre, Dieu et surtout Lula ont bien amélioré les choses ces dernières années. Récife a aussi une bonne politique sociale, d'ailleurs il y a pas mal de cinés et autres événements gratuits...
Graff de Récife
Graff d'Olinda
Comme je disais c'est aussi un Etat (le Pernambuco) oú le candomblé est bien ancré. Il y avait une cérémonie, le w.e. dernier, pour conclure une semaine de rites de passage d'un initié au deuxième degré (avant le dernier : babalorixa). Cette fête n'avait pas la beauté et la rigueur de celles de S. Luis, mais il se trouve que le compagnon du brésilien était parisien. Du coup il m'expliquait, très ému, qu'il ne reconnaissait plus son partenaire. Par rapport aux autres religions, ces cultes transforment la personne. Après avoir déterminé quel est l'orixa de l'initié, il est en quelque sorte "incorporé", d'où une grande tolérance, puisqu'un homme peut avoir un orixa féminin, un vieu peut être un enfant, ou encore un miséreux peut incarner un puissant orixa. A Paris, la pratique religieuse pour ce couple homosexuel est quasi impossible.

Je serais bien resté un peu plus mais l'hotel est un peu cher (c'est le Hilton! mais celui là est bien sympathique et certainement le moins cher du coin). J'enchaine direction Salvador...

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